A propos...

             des POTERIES VERNISSÉES ou POTERIES COMMUNES :

Un peu d'histoire

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 En France, on dut chercher de bonne heure, dès l'époque carolingienne, à remplacer les coûteuses mosaïques de marbre des Romains par des carrelages de terre cuite couverte d'un vernis plombifère. Souvent coloré d'oxydes, ce vernis donne aux terres cuites une surface brillante, verte, brune ou jaune.  

MOYEN ÂGE ET RENAISSANCE (Ve au XVIe siècle) :

Lorem set sint occaecat cupidatat non

ELa région parisienne et la Picardie furent parmi les principaux centres de production; les poteries de Savignies près de Beauvais jouissaient d'une grande réputation même au temps de l'engouement pour les majoliques italiennes. La Normandie et particulièrement le "Pré d'Auge" eut la spécialité des épis de faîtage aux forme compliquées. En Saintonge, les potiers étaient assez nombreux dès le début du XIVe siècle pour que le Chapitre de Saintes ordonnât l'érection d'une chapelle à la "Chapelle des Pots", pour les ouvriers travaillant aux poteries. La Bourgogne, le Nivernais comme le Midi possédaient également des fours à potiers. La ville d'Avignon au XVIIe siècle fabriquait des poteries dont les vernis bruns ou noirs rappelle celui des œuvres de Monte-Lupo. Toutes ces céramiques présentent des caractères communs : ce sont des poteries rustiques, épaisses, mais dont les formes sont bien adaptées à leur usage. Les décors obtenus à l'aide de moyens primitifs présentent cependant une assez grande variété. L'une des plus répandues est la technique de l'incrustation, qui consiste à verser des argiles délayées et colorées dans les creux obtenus par impression de moules en bois ou en métal sur la terre encore molle. C'est de cette manière que sont exécutés la plupart des carrelages français du Xlle au XVIe siècle. Les ornements, armoiries, figures ou inscriptions peuvent encore être moulés en relief (Fig).gourde  en terre cuite vernissée

Enfin le procédé de grattage sur engobe, analogue au "graffito" italien, était d'un usage courant en France. OIRON. - SAINT-PORCHAIRE. - On retrouve le vieux procédé d'incrustation, dans un petit groupe de poteries du XVIe siècle. Longtemps connues sous le nom de "Faïences de Henri II", elles furent attribuée successivement aux petites localités d'Oiron puis de Saint-Porchaire (Deux-Sèvres). Ce sont exclusivement des pièces décoratives, fabrication de luxe qui semble issue de quelque atelier princier dont l'activité assez limitée se placerait entre 1525 et 1565. Très rares (70 exemplaires), elles atteignent des prix extrêmement élevés. Les céramiques de Saint-Porchaire, faites d'une terre fine et blanche, portent une décoration incrustée. Le dessin a été préalablement imprimé en creux à l'aide de petits fers analogues à ceux dont se servaient les relieurs, puis, la pièce achevée, enduite d'un vernis plombifère et cuite au grand feu. Au début, les formes sont simples et le décor consiste en fins ornements linéaires bruns ou noirs, régulièrement disposés sur des zones horizontales (Fig).coupe vernissée du moyen age

Les formes prennent ensuite un caractère architectural, le décor devient plus large et se complique en figures en haut-relief polychrome. Enfin des animaux moulés en relief et quelques émaux jaspés prouvent que les potiers de Saint-Pochaire n'ont pas ignoré les recherches de Bernard Palissy.

XIXe siècle :

C'est avec un soupçon de mélancolie que le potier est chanté à la fin du XIXE siècle. Des centaines de fabriques sont encore éparpillées à travers la France mais leur activité est bien réduite.

ENGLEFONTAINE (Nord)

Ce village a connu des poteries dès le XVe siècle, et le succès au XVIIIe. Au XIXE siècle; les ateliers sont moins florissants : 28 poteries en 1830, une dizaine en 1850. Sur la terre rouge vif, se détache un décor engobé de pâte jaune clair. Les potiers ont une prédilection pour faire ces porte-allumettes ou ces grosses cloches pour cuire les pommes de terre.

SOUFFLENHEIM (Alsace). 

A Soufflenheim, l'importance de la poterie s'accroît au cours du XIXE siècle. Tout alentour, lorsque les ateliers disparaissent, les artisans viennent s'installer à Soufflenheim et, à la fin du siècle, les poteries finissent par dépasser la cinquantaine. La terre ocre est ornée de décors en relief, rouges, verts bruns. Les grands plats, les cruches sont l'objet des plus beaux décors mais les pots à lait, les boîtes à peignes ou les corbeilles à cuillers sont plus caractéristiques.

SAUXEMESNIL (Normandie). 

Les poteries de sauxemesnil sont faites d'une terre marron rougeâtre, pas très fine - on se contente de la battre au fléau très vernissée, et décorée de motifs découpés dans la couche de terre blanche mêlée de kaolin. Bien souvent, ces pièces sont signées par l'artisan.

CHATEL-LA-LUNE (Normandie)

Au XIXE siècle, la poterie de Châtel-la-Lune connaît longtemps une grande faveur : les objets de terre blanche sont ornés en relief de motifs découpés recouverts d'un vernis vert ou jaune-brun. Pour orner les bouquetières ou d'autres objets, les artisans aiment les branches de petites feuilles soulignées bien souvent d'une inscription avec la date, et parfois le nom du potier ou le mot"Châtel-la-Lune".

LIGRON ( Le Maine)

Au XIIIe siècle, les fours de Ligron sont déjà connus. Aucun atelier n'est situé dans le bourg - ils sont tous aux alentours, dans les "villages de potiers". Si le XVIIIe siècle a été la période faste, au XIX siècle les poteries sont encore en plein essor et comptent encore six fours à la fin du siècle. La terre sous le vernis prend une nuance jaune pâle, colorée par endroits d'émaux vert pomme, brun manganèse, ou bleus. Us pièces sont souvent ajourées en triangle, couvertes de motifs à relief, ces pastillages estampés au poinçon, ou surchargées d'ornements moulés. Les couvercles sont curieux, ornés de spirales formant quatre S disposés perpendiculairement en croix, entre lesquels sont nichés quatre oiseaux. Vieille attrape du buveur trop pressé, c'est le pot sur- prise, au col ajouré : pour boire, il suffit de boucher un trou dissimulés sous l'anse creuse et d'aspirer au bec. Après 1850, on trouve de grandes fontaines en forme de maisons. Les objets pieux perpétuent souvent les traditions du XVIe siècle.

LE ROHU (Bretagne)

Au Rohu, ce sont les femmes qui sont "potières". En 1844, la fabrication est assez renommée pour figurer à l'Exposition. Les pièces, marron et rouge foncé, sont mouchetées, à l'aide d'un engobe. Parmi les objets les plus courants, les petites soupières et les écuelles à oreilles, aux anses horizontales et pleines. QUIMPER. - A Locmaria, faubourg de Quimper, la fabrique de la Hubaudière existait déjà au XVIIIe siècle. Il en est de même de la maison rivale, celle d'Héloury, associée à partir de 1843 au nom de Porquier. Toutes deux sont plus connues pour leurs faïences mais jusqu'au dernier quart de siècle, elles font activement des poteries pour tout le Finistère. Les pièces sont d'un jaune brun uni et, le décor peut être incisé ou en relief.

UZECH-LES-OULES

Partiellement vernissés en brun ou en vert, c'est la grande spécialité d'Uzech-les Oules; des épis pour toutes les demeures; pour la maison modeste, c'est un simple colombin surmonté d'une boule, mais pour la maison de maître, c'est un vrai petit chef-d'œuvre qui dépasse le mètre. Les toupies qui les ornent, nommées aussi sifflets, sont des grelots que le vent fait chanter dans la campagne.

MAGNAC-LAVAL (Limousin). 

Magnac-Laval a la spécialité des grands cuviers à lessive. Ce sont de grandes jarres, ornées de nervures, et percées d'un trou à la base. Leur fabricant en est assez fier pour les envoyer aux expositions, au temps de Louis-Philippe.

SAINT-QUENTIN-LA-POTERIE (Languedoc). 

<^p>Au milieu du XIXE siècle, ce village compte une foule d'ateliers. Une cinquantaine font des poteries courantes, d'un jaune vif, tandis que d'autres sont spécialisées dans un nouveau genre à la mode, les pipes. Mais un artisan, Frédéric Clop, a l'amusante idée d'unir les deux genres, et de décorer les formes banales avec des têtes de pipes.

APT (Provence). 

Au XIXE siècle, deux familles célèbres, les Bonnet et les Arnoux. Leur spécialité est surtout la faïence fine marbrée, mais ils font aussi des poteries vernissées, vertes, jaunes ou brunes.

BIOT (Provence). 

Biot a la spécialité de la jarre, cette jarre ventrue qu'on retrouve partout, à la saison des récoltes, sous les oliviers. Elle est vendue, à travers toute la Provence, l'Espagne, ou sur les côtes d'Afrique. Gravé en creux au revers du col : c'est une fleur de lys ou une croix de Malte, partie des emblèmes de la ville, ou le nom de Biot. Us potiers, Pierre Semeric, Camoux - Jacques ou Honoré- savent modeler d'autres, objets : chandeliers, crucifix, bénitiers, fontaines...

VALLAURIS. (Provence)

Au contraire de Biot, Vallauris au XIXE siècle ignore longtemps la poterie artistique. C'est la vaisselle d'usage qui y connaît le plus de succès. Après 1870, apparaît une poterie de forme élégante, marron ou verte.

DIEULEFIT (Provence). 

Dieulefît était déjà célèbre pour ses poteries au Moyen Âge. Au XIXE siècle, on atteint une grande échelle : cette activité dépasse tous les records; il y aurait près de mille artisans en 1840 ! Rapidement exécutés, les objets sont plus utilitaires qu'artistiques. Souvent les pièces ne sont vernissées qu'à l'intérieur. On trouve une foule d'ustensiles ingénieux : daubières munies d'un couvercle creux pour recevoir des braises, égouttoirs, cafetières, et ces "cuillerées" dont les ménagères de la Drôme et du Dauphiné raffolent : c'est un demi-pot accolé le plus souvent à un disque, où s'égouttent les cuillers.

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